EDITO

L’avenir de la médecine est-il dans la prédiction ?

L’émergence de la prédiction génétique fondée sur les avancées prodigieuses de la génétique moléculaire a conduit certains à penser que l’adage « mieux vaut prévenir que guérir » pourrait bientôt être complété par «… et prédire pour mieux prévenir », voire «…et prédire pour guérir ». Le concept de médecine prédictive qui suscite beaucoup d’espoirs, de débats et d’émotions regroupe en réalité plusieurs domaines : les tests génétiques pré-symptomatiques pour des maladies rares monogéniques, les tests identifiant des gènes de susceptibilité pour des maladies multifactorielles communes (comme le diabète), et les tests diagnostics permettant des traitements plus ciblés, notamment en oncologie. Et cette fois, ce n’est plus un médicament ou un dispositif qui vient transformer l’approche de la maladie et du soin, mais de l’information. Le séquençage du génome à très haut débit, le développement de bio-marqueurs, la science des méga-données et les logiciels de simulation constituent ainsi de formidables nouveaux outils au service de la médecine des « 4P » (Prédictive, Préventive, Personnalisée et Participative), et sont riches de promesses pour la prévention de certaines pathologies et pour le développement et l’évaluation de nouveaux traitements.

Pour autant, si fascinante et prometteuse soit-elle, la médecine prédictive pose de réels défis aussi bien éthiques que techniques. L’absence de solution thérapeutique pour certaines maladies qui peuvent être prédites avec certitude (comme la maladie de Huntington), les difficultés d’interprétation des tests de susceptibilité, les problèmes liés au stockage de données sensibles et au potentiel discriminatoire qu’elles représentent sont quelques exemples des questions difficiles auxquelles les professionnels de santé sont confrontés. Avec des conséquences majeures et souvent encore incalculables sur le diagnostic et la pratique médicale, sans oublier la gestion du grand âge et du bien vieillir.

C’est autour de ces thématiques que nous avons choisi d’orienter les travaux de ces 7èmes Assises des Technologies Numériques de Santé au cours desquelles, cette année encore, nous serons accompagnés par les meilleurs experts de ces questions, qu’ils soient acteurs de santé ou représentants des instances publiques et privées impliquées dans ces réflexions.

Jacques

Jacques Marceau

Président d’Aromates

Co-fondateur des Assises des Technologies Numériques de Santé

Yves Jarlaud

Associé conseil, responsable du secteur santé, Deloitte

L’objet de ces 4èmes Assises des Technologies Numériques de Santé sera de faire le point sur ces évolutions avec l’ambition d’accélérer la transformation qui se fait jour. Car demain, c’est sûr, nous parlerons de «parcours de soins intelligent ».