ÉDITO

Désertification médicale galopante, déficit endémique de l’assurance maladie, désorganisation de l’hôpital, explosion des pathologies chroniques, vieillissement de la population et dépendance, prix astronomiques des médicaments innovants, … jamais notre système de santé n’a montré autant de signaux alarmants qui soulignent le caractère désormais critique de son état. Une situation qui, alors qu’il y a encore quelques années notre pays s’honorait d’avoir le meilleur système de santé au monde, est devenue selon un récent sondage*, la principale cause de préoccupation des Français.

Dans ce contexte, et paradoxalement, jamais dans notre histoire les évolutions technologiques n’ont été autant porteuses de réponses performantes et opérationnelles. Cependant, contraintes par une législation devenue inappropriée, repoussées pour des raisons culturelles ou parce qu’elles bousculent des dogmes considérés comme intangibles, fustigées par les corporatismes parce qu’elles invitent à une redistribution des rôles et à l’abandon d’une médecine en silos, délaissées parce que leurs usages requièrent des formations que les professionnels de santé n’ont pas temps de suivre, … ces technologies peinent à se déployer alors que, tel l’oiseau de Minerve de Hegel, elles sont de toute évidence porteuses de réponses aux maux d’un système à bout de souffle. L’ambition de ces 9èmes Assises des Technologies Numériques de Santé, en réunissant des politiques, des représentants des institutions de santé, des experts, des représentants des patients et des industriels de ces technologies, est de contribuer à la prise de conscience de ce paradoxe et de la nécessité de lever, sans plus attendre, les freins à la transformation numérique de notre système de santé.

* http://www.bva.fr/fr/sondages/les_preoccupations_de_la_vie_quotidienne_des_francais.html

Jacques Marceau

Président d’Aromates

Administrateur de la Fondation Concorde